Tempêtes et naufrages. De Vernet à Courbet au musée de la Vie romantique

C’est la très belle expo à voir en ce moment et jusqu’en septembre au musée de la Vie Romantique. L’occasion de découvrir une thématique emblématique de la première moitié du XIXe siècle. On se laisse immerger dans ce thème dramatique qui fut une grande source d’inspiration du courant romantique.  

Un soixantaine d’œuvres, plus de trente artistes des XVIIIe et XIXe siècles font de cette exposition en trois parties une merveille qui met en avant les paysages maritimes.

TEMPÊTES ET NAUFRAGES. DE VERNET À COURBET 

Les éléments déchainés

C’est un véritable spectacle des éléments déchainés que nous offrent les artistes inspirés par une mer sans merci. Nuages noirs, vagues dominantes, ciel menaçant, récifs impitoyables.. Cette violence communique avec leurs tourments intérieurs et dévoile avec beaucoup de paradoxe toute la beauté brut de la nature. Les sentiments tels que la terreur, l’angoisse et l’effroi sont évidemment omniprésents. Les scènes évoquées sont aussi dramatiques que sublimes, faisant ainsi la part belle au romantisme. L’imaginaire prend évidemment une grande place face à la réalité des évènements.

Dialogue en trois temps entre les arts

Tempêtes et naufrages propose un véritable dialogue entre les arts. Les tableaux de Joseph Vernet, Théodore Géricault, Théodore Gudin, Eugène Isabey, Eugène Boudin ou Gustave Courbet sont « soutenus » par les textes puissants de Diderot, Henri Bernardin de Saint-Pierre, Alphonse de Lamartine, Victor Hugo et Jules Michelet auxquels viennent s’ajouter les créations musicales de Beethoven, Franz Liszt ou Wagner.

Aux sources de la
représentation de la tempête

Avec Joseph Vernet, peintre de marines du roi Louis XV, les scènes de tempêtes et d’orages deviennent un genre à part entière. À partir d’une observation précise de la nature, Vernet recompose un naufrage idéal, selon une mise en scène théâtrale, appuyée sur une gestuelle outrée et une atmosphère apocalyptique. Jean
Pillement et Philippe Jacques de Loutherbourg figurent eux aussi, dans des compositions
imaginaires, l’homme confronté à une nature impétueuse. Leurs œuvres annoncent le goût du
sublime dans l’esthétique romantique des premières décennies du XIXe siècle.

Naufrage
Philippe Jacques de Loutherbourg, (1740-
1812) , 3e quart du XVIIIe siècle,
huile sur toile, 93 x 131 cm, Musée de
Dieppe.

Le spectacle de la tempête en pleine mer

« … j’étais curieux de voir une mer véritable, une mer à tempêtes… « 
Alexandre Dumas, Mes Mémoires, 1852-1856

Cette deuxième partie fait place à « la mer spectacle ». Les artistes romantiques nous emmènent au cœur de la tempête. Contrairement à ce qui est fait précédemment, c’est à dire des peintures réalisées depuis la côte . Ils offrent le spectacle au « creux de la vague » en pleine mer déchainée. Avec Courbet, on oublie la connotation romantique pour célébrer la toute puissance de la nature. Une nature, déchainée et violente. Ainsi apparaissent, les bateaux fracassés et la détresse des survivants.

Le radeau de la méduse. Théodore Géricault.
(quatrième esquisse dite
esquisse Bessonneau), vers 1818-1819, huile sur
toile, 37,5 x 51,5 x 2 cm, Musée des Beaux-Arts
d’Angers, Angers, France.

Après la tempête: épaves et naufragés

« Que de cadavres sous ces plis sans fond ! […] Que de férocité impie dans le naufrage !
Quel affront à la providence ! »
Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer, 1866

Tableaux de gauche:

Après la tempête
François Nicolas Feyen-Perrin (1826-1888), avant 1865, pastel sur papier marouflé.

Après la tempête
Pierre-Emile Berthélémy, (1818-1894),
huile sur toile, 128 x 210 cm, Musée des Beaux-Arts de
Rouen. © C. Lancien, C. Loisel /Réunion des Musées
Métropolitains Rouen Normandie

Infos et sources: Exposition Tempêtes et naufrages et site du Musée de la vie romantique.
 

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